La consolidation des blessures d'un mineur
La représentation d’un mineur victime revêt plusieurs spécificités car la consolidation (c’est-à-dire, le moment où les lésions se fixent et prennent un caractère permanent tel qu’un traitement n’est plus nécessaire si ce n’est que pour éviter une aggravation et qu’il est possible d’apprécier un certain degré d’incapacité permanente constituant un préjudice définitive) est plus difficile à appréhender du fait de la croissance de l’enfant.
Le principe notoire est qu’il n’existe pas de consolidation médico-légale avant la fin de la croissance.
La question de la croissance est déterminante pour consolider un mineur car la taille des os évolue.
Pour les jeunes filles, on considère que la croissance des os est terminée deux ans et demi après l’apparition des premières menstruations. Pour les jeunes hommes, il est constaté que les membres grandissent puis le tronc. A compter du milieu de puberté, le tronc ne grandit plus.
Dans la pratique, d’autres facteurs sont appréciés pour déterminer la consolidation :
- présence de cartilage de croissance ;
- os concernés par les fractures ;
- type de traitement ;
- Différence de longueur de l’os égale ou supérieur à 15mn ;
- matériel orthopédique type prothèse etc,.
De manière générale, pour les fractures, il est conseillé d’attendre un délai de dix-huit mois pour attendre que l’hypercroissance de l’os soit achevée pour apprécier l’éventuelle consolidation.
Si du matériel orthopédique est en place, il n’est pas possible de consolider car l’ablation du matériel génère un nouveau pic d’hypercroissance. De même, aucune consolidation ne peut être fixée dans les 18 mois qui suivent l’ablation du matériel si la croissance de l’enfant n’est pas terminée.
Plus l’enfant est jeune, plus le potentiel de remodelage de l’os est important.
Les os des enfants et des adultes ne sont pas comparables puisque le cartilage de croissance n’existe que pour les enfants.
Selon la littérature médicale, tant qu’il y a un potentiel de croissance, il y a une possibilité d’aggravation. De fait, dès lors que du cartilage de croissance est constaté, on ne peut pas consolider.
Dès lors qu’un traumatisme du cartilage de croissance est constaté, il est nécessaire d’attendre un délai de dix-huit mois afin de vérifier qu’aucun trouble d’axe n’apparait.
Si dix-huit mois après le dommage, aucune épiphysiodèse n’est apparue, la consolidation médico-légale est possible.
A l’inverse, si un trouble de l’axe de l’os est constaté, aucune consolidation ne pourra intervenir avant la fin de la croissance.